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Peu de choses protègent du ravage des maladies infectieuses, aussi efficacement et simplement que la vaccination, notamment contre le tétanos, la grippe équine, la rhino-pneumonie, la rage, la gourme. Associée à des vermifugations régulières, un apport suffisant en eau propre, une alimentation adaptée, des soins de dentisterie réguliers et un environnement sain, elle aide à garder un cheval en forme et en bonne santé.

Un programme bien fait avec votre vétérinaire est de la plus grande importance.

Comment fonctionne la vaccination?

La vaccination ne garantit pas toujours 100% de protection individuelle. Dans certains cas, principalement les affections respiratoires, elle peut diminuer l‘intensité des symptômes, la durée de la maladie, et l’étendue de la contagion sans empêcher totalement la survenue de cas individuels. L’âge des chevaux, la pression infectieuse, la nature de la maladie en cause, l’ancienneté de la vaccination sont les principaux facteurs de variation de la protection.

Le principe de la vaccination consiste à inoculer une petite quantité d’un agent infectieux (virus ou bactérie) modifié chimiquement, ou une «copie » de cet agent, pour entrainer une réaction immunitaire grâce à laquelle l’organisme est protégé, « préparé » à combattre une « vraie » infection. Cette immunité repose en grande partie sur la production d’anticorps et de cellules spécialisées, ce qui explique le délai entre une première vaccination et l’installation d’une protection efficace. Cette première vaccination demande d’ailleurs souvent plusieurs injections. Par la suite la protection immunitaire diminue lentement ce qui nécessite des injections de rappel à des intervalles variables en fonction des maladies et des vaccins. L’intervalle entre les vaccinations est fonction du vaccin en lui même.

Les vaccinations nécessaires dépendent de l’environnement, de l’âge, de l’utilisation, du risque d’exposition, de la localisation géographique et des conditions de vie du cheval.

  • 1) Le tétanos

    Le tétanos est causé par des toxines agissant sur le système nerveux, produites par des bactéries présentes dans le tractus intestinal de nombreux animaux et surtout dans l’environnement, où leurs spores peuvent subsister pendant des années. L’inoculation se fait principalement par des plaies, même peu étendues ou le cordon ombilical chez les poulains. La maladie ne se transmet pas directement de cheval à cheval (elle n’est pas « contagieuse ».

    Les symptômes sont une raideur, les naseaux dilatés, une hypersensibilité tactile, une procidence de la troisième paupière, et une position ouverte des membres typique en «cheval à bascule». Plus la maladie se développe, plus la rigidité et la tension générale augmentent, empêchant le cheval de se nourrir, de boire, puis de se lever et de bouger. Plus de 80% des chevaux touchés meurent, généralement par paralysie respiratoire, après une agonie lente et douloureuse.

    Le cheval est l’une des espèces les plus sensibles au tétanos. La protection vaccinale est très efficace et de longue durée, elle est indispensable sur tous les chevaux même si elle n’est pas légalement obligatoire du fait du caractère non contagieux de la maladie. La protection vaccinale peut durer jusqu’à trois ans mais la prudence fait préférer une vaccination annuelle. Si un cheval non vacciné se blesse, il est possible d’administrer un Sérum antitétanique, c‘est à dire une solution concentrée d’anticorps qui protègeront le cheval de façon immédiate mais temporaire. Une vaccination ultérieure restant nécessaire pour une protection durable.

  • 2) La grippe

    La grippe équine est la maladie respiratoire infectieuse la plus commune chez les chevaux. Hautement contagieux, le virus peut être rapidement transmis de cheval à cheval (toux ou éternuement) à des distances allant jusqu’à plusieurs mètres.

    Les signes observés sont les mêmes que chez l’humain : fièvre importante en premier lieu, puis toux, jetage nasal, abattement, et perte d’appétit.

    Comme toute affection virale, la grippe ne nécessite généralement pas de traitement très spécifique, et la plupart des chevaux guérissent spontanément en 10 jours avec du repos et des soins symptomatiques pour limiter la fièvre et fluidifier les secrétions respiratoires. Mais certains peuvent être atteints de surinfections par des bactéries (pneumonies, bronchites suppurées) ou rester faibles et intolérants à l’effort pendant des semaines, surtout s’ils sont remis trop tôt au travail.

    Les pertes financières associées aux épidémies de grippe peuvent en revanche être très importantes : inactivité des chevaux, isolement, voire compétitions annulées ou perturbées. Selon l’adage « la grippe ne tue pas les chevaux, elle tue l’industrie du cheval ».

    Le virus de la grippe mute très rapidement et l’immunité vaccinale est donc de courte durée. Le protocole consiste une primovaccination par 2 injections à 1 mois d’intervalle environ (de 3 semaines à 3 mois), puis un rappel 6 mois après la deuxième injection, puis un rappel annuel. Nous conseillons de continuer à vacciner les chevaux tous les 6 mois pour une meilleure protection individuelle.

    Voici un tableau édité par l’IFCE qui récapitule la réglementation à date du 01/06/2021.

  • 3) La rhinopneumonie

    La Rhinopneumonie est causée par un herpès virus, de type 1 ou 4. Les deux virus causent des symptômes différents, mais ils entrainent tous les 2 des symptômes respiratoires, entre autres.

    Le virus de type 1 peut causer des avortements, de la mortalité embryonnaire et des symptômes neurologiques pouvant évoluer vers une paralysie et la mort.

    Les chevaux infectés par le virus de type 4 sont fiévreux, léthargiques et peuvent montrer du jetage nasal et tousser. Lorsqu’ils sont touchés, les jeunes chevaux développent des symptômes plus marqués, pouvant conduire à des pneumonies secondaires. La rhino-pneumonie est transmise par les aérosols et par le contact direct avec les sécrétions, le matériel et l’eau.

    Nous conseillons de vacciner les poulinières, les jeunes chevaux et les chevaux hébergés en groupe. La protection immunitaire est courte et il est conseillé d’effectuer des rappels tous les 6 mois. Nous conseillons de vacciner les juments poulinières au 5e au 7e et au 9e mois de gestation.

  • 4) La rage

    La rage est une maladie mortelle commune à de très nombreuses espèces de mammifères, principalement les petits carnivores mais aussi le cheval et l’homme. Elle est causée par un virus transmis par contact entre la salive d’un animal atteint et le sang (morsure) ou les muqueuses (yeux, bouche) de l’individu contaminé. L’incubation est très longue (plusieurs mois) avant apparition des symptômes nerveux qui évoluent en quelques jours de façon inéluctable vers la mort.

  • 5) La gourme

    La gourme est une maladie hautement contagieuse et parfois fatale, causée par une bactérie de type streptocoque  qui entraine des abcédations ganglionnaires principalement dans les voies respiratoires supérieures (pharynx, poches gutturales) et plus rarement dans les poumons ou l’abdomen. Elle se manifeste principalement par de la fièvre, un jetage purulent, des difficultés de déglutition ou parfois de la détresse respiratoire. La gourme atteint en majorité les jeunes chevaux, la guérison est suivie par une immunisation naturelle durable. Un vaccin contre la gourme est disponible et peut être utilisé dans les élevages de jeunes chevaux soumis à une forte pression infectieuse, de nombreuses injections sont nécessaires. Attention, la vaccination peut avoir des effets secondaires. Discutez les risques et les bénéfices d’une vaccination avec votre vétérinaire.

  • 6) L’artérite virale

    L’artérite virale équine est une maladie virale transmise par voie respiratoire et vénérienne, qui se manifeste surtout par de la fièvre, des oedèmes et du larmoiement, mais peut aussi entrainer des avortements, des atteintes cardiaques ou testiculaires. Un dépistage systématique est imposé pour les reproducteurs dans de nombreuses races. La vaccination contre cette maladie est réservée à l’étalon dans des conditions particulières. Contactez votre vétérinaire pour plus d’informations.

Quelle est la règlementation?

Les vaccinations des équidés contre la grippe et la rhinopneumonie sont essentielles pour limiter l’apparition d’épidémies, mais ne sont obligatoires que pour participer à des manifestations équestres ou pour les reproducteurs. Voici un tableau édité par l’IFCE qui récapitule la réglementation à date du 01/06/2021.

Le propriétaire d’une pension équestre peut décider de rendre obligatoire la vaccination dans son écurie afin de protéger son effectif d’équidés.

Des vaccinations peuvent également être rendues obligatoires dans certaines situations spécifiques : pour la souscription à des contrats d’assurance (notamment le tétanos) ou pour l’export des équidés dans des pays tiers (notamment la grippe).

La France a été déclarée indemne de rage par un arrêté ministériel en 2001 et la vaccination n’est pas obligatoire. Néanmoins la survenue de cas de rage « importée » sur des animaux en provenance de l’étranger reste possible.

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