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Reconnaitre la fourbure

La fourbure est une maladie caractérisée par une inflammation douloureuse des tissus mous des pieds, généralement des deux antérieurs ou des quatre membres, à l’intérieur de la boite cornée. Lorsqu’elle est sévère et persistante cette inflammation peut entrainer une nécrose des tissus et une bascule ou une descente de la phalange distale dans le sabot, pouvant aller jusqu’à la perforation de la sole.
La fourbure peut se manifester de façon aiguë (crise) ou chronique (gêne permanente) avec des degrés de sévérité divers allant de la « marche sur des oeufs » à l’immobilité complète voir à l’impossibilité de se lever. Les symptômes de fourbure sont relativement caractéristiques avec une démarche raide, une attitude campée, des difficultés à tourner court en particulier sur sol dur, une chaleur des pieds et une augmentation du pouls digital (pulsations palpables à la base du boulet).

Les causes de fourbure

La fourbure aiguë peut apparaître suite à une maladie générale grave (colique, métrite, pneumonie), à l’ingestion accidentelle d’une grande quantité de céréales ou d’herbe jeune, à un effort important et prolongé sur sol dur pendant une échappée ou une course d’endurance.
Les symptômes apparaissent brutalement et de façon souvent intense, et nécessitent un examen et des soins d’urgence par un vétérinaire. Un rétablissement relativement rapide peut être obtenu si la cause de la fourbure est contrôlable et que les lésions des pieds sont restées modérées, dans le cas contraire la douleur diminue mais la gêne locomotrice persiste et nécessite des soins médicaux et un suivi de ferrure sur le long terme.

Quand elle ne fait pas suite à une crise aiguë la fourbure chronique est généralement consécutive à un syndrome métabolique avec surpoids, obésité et mauvaise régulation de la glycémie. Elle peut aussi, chez les chevaux âgés, être associée à une maladie endocrinienne « syndrome de Cushing » qui se manifeste aussi par des troubles de la mue, une augmentation de la boisson, une fonte musculaire, et une sensibilité aux infections. La confirmation de ces maladies nécessite un examen clinique et des tests sanguins appropriés.
Des épisodes de douleur aiguë peuvent survenir chez un cheval atteint de fourbure chronique, soit par aggravation des lésions osseuses soit par complication d’abcès en sole ou en couronne.

Enfin un cas particulier est représenté par la « fourbure d’appui » qui apparaît sur un pied soumis à un appui permanent en raison d’une affection douloureuse (fracture, infection articulaire) sur le membre opposé et donner la fausse impression que cette dernière est en voie d’amélioration: le cheval semble mieux poser sur son membre fracturé mais cela est en fait du à une douleur encore plus importante sur le pied opposé. Ce type de fourbure est souvent très difficile à gérer.

Quels traitements?

En phase de fourbure aiguë les principales mesures thérapeutiques visent à traiter la cause, soulager le cheval par des médicaments anti-inflammatoires et la mise en place de soutiens sous les fourchettes, et le repos forcé pour limiter les risques de bascule de l’os du pied. Dans l’attente de l’examen par le vétérinaire il est essentiel de bouger le cheval le moins possible, uniquement si cela est nécessaire pour le conduire sur un sol ou une litière plus souple et confortable.

En phase chronique les mesures orthopédiques sont essentielles et reposent sur un parage adapté, la mise en place de fers spéciaux et le suivi radiographique. Dans les cas les plus graves des techniques radiographiques spéciales avec injection de produit de contraste pour marquer la vascularisation du pied sont requises avant de procéder au parage des sabots et à l’ajustement de la ferrure.
Il est également fondamental de maintenir le cheval sur un sol confortable (litière épaisse ou paddock de sable), de surveiller et de traiter d’éventuels abcès de pied, et de lutter contre les facteurs favorisants en faisant perdre du poids aux chevaux obèses ou en administrant un traitement spécifique en cas de syndrome de Cushing.

La fourbure reste une affection grave et l’une des principales causes de mortalité chez le cheval. Sa prévention reste de fait essentielle par le contrôle du poids corporel, de l’exercice et de l’alimentation en particulier chez les individus les plus à risque que sont les poneys, les ânes, les chevaux lourds et les races rustiques, et par le diagnostic précoce de la maladie de Cushing chez les chevaux âgés.

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