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Le sarcoïde est la tumeur cutanée la plus fréquente chez le cheval. Il présente une croissance locale infiltrative dans la peau et tend à la récidive : il est localement agressif mais ne métastase pas. On parle parfois vulgairement de « verrues » même si le terme n’est pas réellement correct.

Les sarcoïdes ne représentent pas directement un risque pour la vie de l’animal, mais peuvent nuire secondairement pour l’utilisation du cheval du fait de leur localisation. Ils constituent en outre un problème esthétique.

L’origine de cette tumeur est, au même titre que les verrues chez l’homme, d’origine virale. Des papilloma virus, du groupe des « Bovine Papillomavirus » (BPV1 et 2) sont impliqués dans la genèse de ces tumeurs. Des facteurs génétiques sont également à prendre en considération, vu la prédisposition raciale documentée, elle serait liée aux allèles MHC A3 et W13.

Le diagnostic repose essentiellement sur l’examen clinique mais seul l’examen histopathologique des tissus excisés permet de le confirmer.

Les sarcoïdes apparaissent souvent dès l’âge de 1 à 7 ans. Il a cependant été constaté que ces tumeurs cutanées pouvaient soudainement s’étendre ou se multiplier chez des animaux plus âgés.

Ils sont classés en:

  • Sarcoïdes Occultes ou Plats : zone alopécique, squameuse, légèrement croûteuse sur une peau souvent épaissie et hyperpigmentée
  • Sarcoïdes Verruqueux : zone alopécique verruqueuse ressemblant à une « grosse verrue »
  • Sarcoïdes Fibroblastiques : ressemblent à un tissu de granulation exubérant. Ce type de sarcoïde survient souvent lorsqu’un autre type de sarcoïde a été traumatisé
  • Sarcoïdes Nodulaires : gonflement ferme et localisé sous-cutanés ou envahissant la peau
  • Sarcoïdes Mixtes : représentent un stade intermédiaire entre 2 autres formes

Quels sont les traitements disponibles?

Il existe de nombreux traitements mais il faut souvent compter avec des récidives dans environ 50% des cas. Un seul traitement permet de réduire effectivement les récidives, il s’agit de l’électro-chimio-stimulation. L’équipe du Professeur Tamzali, de l’Ecole Vétérinaire de Toulouse qui a mis en place cette thérapie a publié une efficacité de 98% (Tamzali, EVJ, 2011). Cela consiste à coupler l’administration d’une chimiothérapie (injection d’un agent cytotoxique, la Cisplatine) avec l’électrostimulation (qui augmente la perméabilité membranaire) ce qui permet de multiplier par 40 la pénétration de l’agent anticancéreux dans les cellules et donc de potentialiser d’autant l’effet de la chimiothérapie.

Chimiothérapie

Les autres traitements sont :

• L’excision chirurgicale simple provoque des récidives endéans 6 mois chez 50 à 64% des cas. Le taux de succès peut être augmenté en adoptant la technique «non-touch» et en respectant des marges d’excision larges. Un meilleur résultat est également obtenu en associant l’injection locale d’anticancéreux (Cisplatine).

• La cryothérapie (chirurgie par le froid) peut être efficace mais elle est souvent délabrante, et la plaie résiduelle demande 2 à 4 mois pour cicatriser.

• La chirurgie au Laser CO2 donne de bons résultats dans 81% des cas avec peu de complications post-chirurgicales.

• D’autres molécules (Fluoro-uracile, AW4-LUDES…) ont également été testées avec des résultats et des effets secondaires variables en fonction du type de tumeur, et de la localisation corporelle de celle-ci.

• L’immunothérapie à l’aide du BCG est conseillée en région périophtalmique, en association avec une chirurgie soigneuse. La réaction inflammatoire accompagnant ce type de traitement est souvent violente, et doit être considérée avant l’utilisation de ce traitement. Le BCG n’est plus disponible à l’heure actuelle.

• L’Imiquimod est un médicament appliqué localement sous forme de pommade (Aldara), et ayant des propriétés antivirales et antitumorales. Il peut dans certains cas être très efficace, de même que les pommades de type XXterra, Redbalm

• Les vaccinations restent à l’étude actuellement.

Conclusion :

Les sarcoïdes équins sont des tumeurs fréquentes d’aspects cliniques variables, dont le diagnostic précis est utile avant de débuter un traitement.
Le traitement des sarcoïdes s’avère être difficile. Il faudra toujours garder à l’esprit que le traitement choisi devra toujours être le plus efficace possible d’emblée, afin d’éviter de transformer les formes relativement bénignes en forme plus agressives.

A la clinique de Grosbois, nous conseillons l’électro-chimio-stimulation associée ou non à l’excision chirurgicale et la chirurgie au laser.
Le choix thérapeutique est à évaluer au cas par cas.
Vous pouvez nous transmettre les photos des lésions par mail et nous tacherons de vous conseiller au mieux.