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Comme pour les antibiotiques, les vermifuges c’est pas automatique !

Si la mise au point de vermifuges à large spectre et le généralisation de leur utilisation a permis de faire réduire notablement la fréquence des infestations parasitaires et les troubles graves qui leur étaient associées, l’émergence de nombreuse résistance de parasites, en particulier les petits strongles et les ascaris, est devenu un problème sanitaire majeur en médecine équine et a rendu nécessaire une révision des bonne pratiques de vermifugation auparavant centrées à l’échelle individuelle.

Il est devenu urgent et indispensable de limiter les traitements non justifiés en ciblant les chevaux les plus excréteurs et les individus cliniquement affectés, et en évitant de traiter les chevaux en bonne santé et peu infestés qui constituent des « réservoirs » de parasites sensibles aux vermifuges et permettent de limiter l’extension des populations de parasites résistants.

La coproscopie parasitaire (recherche des oeufs de parasites dans les crottins) est une aide précieuse pour cibler et détecter des résistances, en particulier dans les élevages et effectifs de chevaux partageant les mêmes pâtures ou paddocks.

Il est important d’adapter le protocole de vermifugation de votre cheval en fonction de son âge et ses conditions de vie. Votre vétérinaire est le partenaire idéal pour discuter du rythme d’examen et de traitement annuel de vos chevaux, notamment lors de la visite annuelle pour les vaccinations.

Quelles sont les règles générales à observer?

  • Lors de la vermifugation, attendre 48h avant de remettre le cheval au pré pour éviter qu’il ne contamine les pâtures par l’excrétion d’œufs de parasites.
  • Vider entièrement, laver et désinfecter les boxes après l’administration d’un vermifuge.
  • Traiter tous les chevaux d’une même prairie ou d’une même écurie en même temps.
  • Vermifuger tout nouveau cheval arrivant dans une écurie.
  • Eviter de regrouper un trop grand nombre de chevaux dans la même pâture: 1 Ha par cheval semble être une bonne indication.
  • Pratiquer une rotation sur les pâtures: laisser une prairie vide pendant 4 mois permet une décontamination naturelle.
  • Limiter la contamination des pâturages en enlevant régulièrement les crottins.

Quels sont les principaux parasites du cheval?

  • Petits strongles:  Les petits strongles ou Cyathostomes représentent les parasites intestinaux les plus fréquemment en cause dans les troubles digestifs des chevaux. Les parasites adultes, vivent dans la lumière du gros intestin, consomment en partie les produits de la digestion et prélèvent également du sang sur la muqueuse, pouvant favoriser l’apparition d’une anémie. Mais les formes les plus pathogènes sont les larves, qui s’enkystent dans la muqueuse du gros intestin dont elles perturbent le fonctionnement avec pour conséquence de l’amaigrissement, des oedèmes, des coliques récurrentes. Certaines larves rentrent en dormance l’hiver: ce phénomène s’appelle l’ « hypobiose » et les elles sont alors peu sensibles aux vermifuges. Lorsque les larves se réactivent au printemps et migrent vers la lumière intestinale en muant, elles peuvent entrainer des symptômes aigus parfois sévères (coliques, diarrhée, fièvre).
  • Grands strongles : ces vers ronds de quelques mm dont les adultes vivent dans la lumière du gros intestin, ont un cycle larvaire long et complexe incluant des migrations à la surface du foie, du pancréas, ou dans les parois artérielles digestives. Ils peuvent être responsables de graves coliques dite « thrombo-emboliques » souvent mortelles, lorsque la circulation sanguine est interrompue dans les artères parasitées. Heureusement, la présence de grands strongles est devenue rare chez le cheval suite à la généralisation de l’utilisation des vermifuges.
  • Ascaris:  Les ascaris sont de volumineux vers ronds parasites de l’intestin grêle et sont particulièrement fréquents et dangereux chez les poulains, dont ils peuvent perturber gravement la croissance. Par ailleurs lors d’infestation massive sur un poulain peu ou mal vermifugé précédemment, le traitement et la libération brutale d’un grand nombre de parasites morts peuvent entrainer une obstruction intestinale potentiellement mortelle.
  • Anoplocéphales (Ténias) : Ce sont des vers plats qui se fixent préférentiellement au niveau de la valvule iléo-cécale (jonction entre le petit et le gros intestin). Le pouvoir pathogène direct des ténias est moindre que celui des strongles ou des ascaris mais leur présence sur le long terme peut favoriser l’apparition de coliques suite à l’épaississement progressif et à l’obstruction de la valvule iléo-caecale.
  • Gastérophiles : les Gastérophiles sont des parasites dont la larve se localise au niveau de l’estomac du cheval. Elles grossissent, sont éliminées dans les crottins, puis se transforment en mouches qui pondent leurs œufs sur les poils des chevaux qui les ingèrent et elles se transforment à nouveau en larves et se fixent dans l’estomac. Il est conseillé d’éviter la ré infestation de votre cheval en retirant les larves fixées sur les poils (autour du mois de septembre).

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